Vergnet Hydro, des pompes à eau et des réservoirs « 100% export »

Nous vous proposons de faire la connaissance des adhérents du pôle DREAM. Toutes les deux semaines, un dirigeant ou un chercheur présente les activités de sa structure. Puis, dévoile les motivations qui l’ont conduit à adhérer au pôle. Aujourd’hui, Thierry Barbotte nous parle de la société Vergnet Hydro.

 

« Adhérer au pôle DREAM, c’est avant tout partager nos préoccupations pour conquérir de nouveaux marchés ». Et lorsque le Directeur Général Thierry Barbotte parle de marchés, il sait envisager des contrées lointaines. Le continent africain, partenaire historique, mais également l’Asie. Les Philippines et le Pakistan sont par exemple dans la ligne de mire de Vergnet Hydro. Une PME innovante qui ne vend qu’à l’export.

Depuis son siège d’Ingré (Loiret), l’entreprise commercialise deux types de produits phares : des pompes à eau et des réservoirs. Des produits qui s’adressent à des populations rurales dont les accès à l’eau sont limités. Et, qui répondent aux attentes des politiques conduites par les grands bailleurs de fonds, tels que la Banque Mondiale ou la Banque Africaine de Développement, visant à « donner de l’eau aux villageois pour ralentir l’exode rural et la saturation démographique des villes ».

Aujourd’hui, grâce au pôle DREAM, la PME envisage un partenariat en Haïti avec Suez Environnement. Le grand groupe offre une assistance technique à la Direction Nationale de l’Eau Potable et de l’Assainissement haïtienne (DINEPA). Vergnet Hydro commercialise sur l’île des pompes à eau. Il s’agirait maintenant de « proposer de concert une offre de gestion de l’eau dans les quartiers périphériques de Port-au-Prince ».

L’histoire de l’entreprise commence au Burkina Faso. Marc Vergnet y est témoin des grandes sécheresses qui touchent le Sahel (1968-1973). Les hommes creusent des puits, mais la roche constitue souvent un obstacle pour accéder à l’eau. La technique du forage au « marteau fond de trou » permet finalement de fracturer cette barrière. Mais aucune des pompes à eau de l’époque n’est réellement adaptée au contexte africain.

Le coopérant français va lever cette difficulté, inventant la première hydro-pompe Vergnet. En surface, le tireur d’eau appuie sur une pédale. Sous terre, l’action presse une baudruche qui, tel « un cœur en plastique », vient pulser l’eau pour la conduire jusqu’au robinet. Aujourd’hui, cette pompe et ses successeurs alimentent en eau 50 millions de personnes, à partir de 100 000 points d’eau.

L’aventure entrepreneuriale de Marc Vergnet ne commence cependant qu’en 1989. Année où il décide de quitter le FME (devenu ADEME) pour reprendre la commercialisation de sa pompe à eau, jusqu’à présent concédée à une autre entreprise de la région. La société Vergnet SA apporte rapidement de nombreuses innovations à ses pompes. Puis, aborde dès le début des années 2000 le marché des réservoirs d’eau et châteaux d’eau (de 5 à 150 mètres cubes).

En parallèle, la société développe durant les années 1990 ses activités dans les domaines des énergies éoliennes. Puis solaires, à partir de 2007. Poussée par sa forte croissance, il devient nécessaire au début des années 2000 de créer trois structures distinctes. Vergnet SA se consacre alors pleinement à ses activités éoliennes, pour céder ses prestations « Eau » et « Soleil » à deux nouvelles sociétés du groupe Vergnet : Vergnet Hydro (en 2004) et Photalia (en 2007).

Vergnet Hydro résiste à la rude concurrence de groupes indiens (Hand pumps India, Span pumps private limited, etc.) sur le marché des pompes à eau. Mieux, elle leur prend des parts de marché. Quels sont ses secrets ? « Un accompagnement pour l’installation, 350 magasins de pièces détachées, 3000 artisans sur 30 pays formés, etc. ». En bref, la PME française se distingue sur le marché par la qualité de son réseau de service après-vente.

Mais aussi, par la robustesse et la longévité de ses produits. L’équipe des 25 ingénieurs et techniciens décortique les
retours des 3000 réparateurs et propose en retour des évolutions matérielles. La PME sous-traite les activités d’usinage pour se consacrer pleinement à ses activités d’assemblage et de R&D. Il s’agit bien sûr d’améliorer les performances techniques. « La pompe HPV 100 permet de pomper jusqu’à 120 mètres », par exemple.

Il s’agit également de rendre le matériel toujours plus résistant et plus pratique à l’utilisation. Notons qu’ « une pompe est utilisée en moyenne plus de 10 heures par jour, [que] l’âge moyen du parc est de 15 ans et [que] les plus anciennes pompes fonctionnent depuis 35 ans ». Des innovations viennent par ailleurs rendre toujours plus simples les installations des réservoirs sur mâts, dont « l’étanchéité est garantie pour dix ans ». Au final, bel exemple d’une entreprise dont la croissance est portée par des innovations techniques, mais aussi par des innovations de services.

 

Pour en savoir plus : www.vergnet-hydro.com