LVMH Recherche : l’ethnobotanique, source de découvertes industrielles
Nous vous proposons de faire la connaissance des adhérents du pôle DREAM. Toutes les deux semaines, un dirigeant ou un chercheur présente les activités de sa structure. Puis, dévoile les motivations qui l’ont conduit à adhérer au pôle. Aujourd’hui, Patrice André nous parle du Groupement d’Intérêt Economique (GIE) LVMH Recherche.
« Adhérer au pôle DREAM, c’est surtout rencontrer des acteurs différents et mettre ses œillères dans sa poche. » Patrice André, le responsable du département Innovation Ethnobotanique au sein du GIE, apprécie « la transversalité » du pôle DREAM, qui « ne se borne pas à une filière ». Un enthousiasme qu’il traduit par son implication dans le projet PRINCIPASOL.
Le projet est en effet éclectique. Il associe des industriels (LVMH Recherche et AROMA Technologies), des chercheurs (l’Institut des Sciences de la Terre d’Orléans et le Centre d’Etudes pour le Développement des Territoires et l’Environnement), des associations de protection de la Nature (Sologne Nature Environnement et Loiret Nature Environnement) ainsi qu’un bureau d’études (Géo-Hyd).
PRINCIPASOL « vise à mieux comprendre les zones humides de la région Centre pour mieux utiliser et protéger leur biodiversité ». Et, LVMH Recherche souhaite pour son compte « découvrir des principes actifs dans la biodiversité locale pour les futurs produits des Maisons cosmétiques du groupe LVMH : Parfums Christian Dior, Guerlain, Parfums Givenchy, Fresh, Benefit, Aqua Di Parma, Make Up For Ever, etc. » Un engagement qui s’inscrit dans la durée.
En effet, « plus de 10 ans s’écoulent généralement entre le moment où on identifie une plante et le moment où elle figure parmi les ingrédients d’un produit. » Car la découverte d’un principe actif est le premier jalon d’un long chemin. Il s’agit bien sûr d’étudier la faisabilité du prélèvement industriel de la substance, de réaliser son dossier toxicologique, etc. Mais aussi, de mettre en place un plan marketing, un plan de communication, etc.
« De la plante au pot de crème, nous parcourons un cycle en 7 étapes : prospection, détection, évaluation, protection, transformation, valorisation et communication ». Un cycle auquel s’attellent les 260 collaborateurs de LVMH Recherche pour chacun des nouveaux produits innovants des Maisons cosmétiques de LVMH.
Ils sont 250 sur le site de Parfums Christian Dior, l’acteur le plus engagé dans le GIE, à Saint-Jean-de-Braye (Loiret). Leurs bureaux et laboratoires seront d’ailleurs très prochainement indépendants des bâtiments de Parfums Christian Dior. Tout en restant sur le même site. La première pierre du nouveau bâtiment (de Haute Qualité Environnementale), nommé HELIOS, a été posée le 13 octobre dernier. Pour une mise en service au printemps 2013.
L’histoire commence en 1974, lorsque Parfums Christian Dior s’installe sur ce même site. Un site qui ne cesse de s’agrandir pour figurer rapidement parmi les plus importants employeurs de la Région Centre. Aujourd’hui, il compte quelque 1600 personnes. C’est en 1983 que les Maisons Parfums Christian Dior et Parfums Givenchy créent le GIE LVMH Recherche. Une structure qui prend place sur le site de Saint-Jean-de-Braye en 1999, et qui intègre désormais les Maisons Guerlain et Fresh.
Le GIE transforme l’essai dès 1986. L’immense succès commercial du projet CAPTURE (Parfums Christian Dior), pionnier dans l’usage des liposomes en cosmétique, démontre l’intérêt d’une R&D forte au sein d’un grand groupe cosmétique. « Puis 1992, c’est l’année où se révèle l’ethnobotanique. Via le projet Dior Svelte (anti-cellulite), qui associe quatre plantes pour jouer sur les mécanismes de la peau. »
L’ethnobotanique « traite des rapports entre un groupe humain et la flore » (Trésor de la Langue Française). Pour Patrice André, c’est surtout « associer les savoirs traditionnels à nos connaissances modernes pour inventer nos ingrédients futurs ! » Le responsable du département n’en démord pas. Et, le développement de l’ethnobotanique au sein du GIE doit beaucoup à sa force de conviction.
Quels horizons pour le couple LVMH Recherche/pôle DREAM ? « PRINCIPASOL, bien sûr ! » D’autres pistes ? « Beaucoup de projets sont imaginables à l’avenir. Nous visons par exemple à limiter notre consommation d’eau dans le cadre de nos processus industriels [3ème domaine d’activité stratégique du pôle DREAM]. L’eau est vraiment au cœur de nos activités. » Puis de conclure, « nos blockbusters ne sont-ils pas des produits hydratants ! »
Pour en savoir plus:
www.lvmh.fr
www-projets.isto.cnrs-orleans.fr/principasol
Article “Le consortium PRINCIPASOL part à la découverte de la biodiversité locale“