Aromatechnologies: des huiles essentielles à la conquête des marchés pharmaceutique et phytosanitaire

Nous vous proposons de faire la connaissance des adhérents du pôle DREAM. Toutes les deux semaines, un dirigeant ou un chercheur présente les activités de sa structure. Puis, dévoile les motivations qui l’ont conduit à adhérer au pôle. Aujourd’hui, Elisabeth Rossines nous parle de la société Aromatechnologies.

 

 

« Adhérer au pôle DREAM, c’est rejoindre un réseau qui offre de réelles opportunités aux porteurs d’idées elisabeth_rossineset de projets innovants. » Pour Elisabeth Rossines, fondatrice et Présidente d’Aromatechnologies, « l’ingénierie de projets portée par le pôle DREAM répond aux attentes exprimées par [sa] société quant au fort potentiel d’innovation pressenti au sein de la biodiversité des écosystèmes humides. »

Aromatechnologies est partie prenante du projet PRINCIPASOL, dont le but est de « protéger, par l’innovation et la valorisation de leur biodiversité, les écosystèmes humides de la région Centre. » Dans ce cadre, la société romorantinaise (Loir-et-Cher) évalue, à l’aide de tests en microbiologie, des extraits végétaux prélevés sur des plantes endémiques. Elle « recherche des molécules exprimant des activités biologiques antibactériennes, anti-inflammatoires et anti-oxydantes, qui pourraient être utilisées comme principes actifs, notamment dans des médicaments. »

L’entreprise est « spécialisée dans les systèmes de délivrance de principes actifs dédiés au contrôle des maladies infectieuses, grâce à des technologies vertes et innovantes. » Son portefeuille de produits propriétaires est issu d’une plateforme technologique unique et comprend des « innovations originales brevetées qui résultent de combinaisons d’huiles essentielles nanoencapsulées. » Sa valeur ajoutée repose en grande partie sur le « caractère innovant de sa méthodologie de screening et de ses technologies de nanoencapsulation des huiles essentielles. »

aromatechnologies_verbatimCette technologie unique a été mise au point en collaboration avec l’INSERM d’Angers. Elle utilise les variations de températures pour provoquer des ruptures de conductivité moléculaire, et ce jusqu’à atteindre la taille nanométrique des composants. « Ce procédé, appliqué pour la première fois aux huiles essentielles en infectiologie permet d’optimiser la biodisponibilité des principes actifs. » Il fait l’objet, depuis février 2011, d’une demande de brevet en co-invention avec l’INSERM et l’Université d’Angers.

Le principal projet de Aromatechnologies est une « combinaison révolutionnaire de 3 huiles essentielles nanoencapsulées présentant un spectre antibactérien d’une largeur inégalée, y compris sur de multiples souches bactériennes résistantes aux antibiotiques. » Avec ce projet, la société « entend répondre au problème mondial de Santé Publique que représentent les résistances bactériennes, notamment dans les maladies nosocomiales. »

Aromatechnologies_labo« Le modèle économique d’Aromatechnologies prévoit de soutenir la R&D jusqu’à la preuve du concept pharmaceutique du produit », c’est-à-dire la phase clinique I (premier passage sur l’homme). A ce stade, « le candidat médicament aura démontré sa non-toxicité sur l’animal et sa bonne tolérance sur l’homme. »

Les phases cliniques supplémentaires, dites II et II, nécessaires à l’obtention d’une Autorisation de Mise sur le Marché du médicament, seront financées par le partenaire pharmaceutique (Big Pharma), qui aura rejoint le programme dès la « Preuve du Concept » établie. « Un tel produit est un blockbuster potentiel dont les ventes pourraient atteindre deux milliards de dollars. »

Créée en 2004, Aromatechnologies compte 7 collaborateurs salariés, dont un doctorant sous convention CIFRE. L’équipe est composée de « biochimistes, phytochimistes, pharmaciens et microbiologistes. » La TPE s’appuie également sur la participation et la « forte implication managériale de son actionnaire de référence », Ago Pharma, de ses cadres dirigeants issus du secteur Pharma (groupes Merck et Johnson & Johnson), et des « 6 experts médecins et infectiologues composant son Comité Scientifique. »

La société est également présente sur le secteur de la nutrition animale depuis 2004. Elle « propose des solutions à incorporer dans les aliments des volailles, en prévention des risques épizootiques. » Ses solutions techniques sont « utilisées par des coopératives agricoles, dont la Coopérative des Fermiers de Loué (Poulets de Loué) contre l’histomonose de la dinde ou la trichomonose de la pintade. »

Le magazine Challenges a retenu, en 2010, Aromatechnologies parmi les 10 jeunes pousses françaises les plus prometteuses du secteur Santé des Biotechnologies. Et, aujourd’hui, « la société compte sur le réseau DREAM pour initier et développer de nouveaux projets et partenariats industriels ou scientifiques, et répondre à de grands appels à projets nationaux (FUI, éco-industries, etc.). »

Contact :
Elisabeth Rossines – e.rossines@aromatechnologies.fr