VALSSINNOV : Méthodes innovantes et alternatives de gestion à terre de sédiments non dangereux

Crédits photo: S.J. de Waard

« Le projet VALSSINNOV vise à mettre au point des méthodes innovantes et alternatives de gestion à terre de sédiments non inertes non dangereux dragués de cours d’eau, de canaux et de zones portuaires », témoigne Jean-Frédéric Ouvry, ingénieur de la société ANTEA GROUP (45) et pilote du projet. Labellisé par le pôle de compétitivité DREAM Eau et Milieux et co-labellisé par le pôle de compétitivité TEAM2, VALSSINNOV est lauréat du 21ème appel à projets du Fonds Unique Interministériel (FUI). Il a reçu de la sorte une subvention de 1 million d’euros, pour un budget total de 3,1 millions d’euros sur 3 ans. Sa réunion de lancement s’est tenue ce jeudi 15 septembre à Orléans.

« Aujourd’hui, les gestionnaires de cours d’eau européens draguent 200 millions de tonnes de sédiments par an pour maintenir des tirants d’eaux suffisants et préserver l’équilibre naturel des milieux aquatiques. » Les sédiments dangereux et les sédiments non dangereux sont triés à partir d’analyses chimiques (Directive 2008/98/CE relative aux déchets). Les gestionnaires dissocient ensuite les non dangereux inertes des non inertes non dangereux, susceptibles de subir des modifications physiques, chimiques ou biologiques importantes. Puis, ils valorisent les sédiments non dangereux et inertes dans différentes filières: aménagement paysager, renforcement géotechnique, etc.

Le sort des sédiments non inertes et non dangereux est, quant à lui, plus problématique. En effet, conformément à la réglementation, les gestionnaires de cours d’eau les déposent ou les enfouissent sur ou dans la terre dans des Installations de Stockage de Déchets Non Dangereux (ISDND), ce qui induit des coûts non négligeables. « Les surcoûts liés à la démonstration de l’innocuité environnementale de ces sédiments non dangereux et non inertes, mais aussi la réticence des maitres d’ouvrages et des services instructeurs à utiliser ces matériaux, sont d’autres freins à leur valorisation. »

Pour surmonter ces difficultés, les partenaires du projet VALSSINNOV vont développer avec un objectif de diminuer les coûts à charge de la collectivité :

  • une méthode de gestion à terre de sédiments de dragage difficilement valorisables qui visera à les rendre « inertes » et sans impact pour l’environnement et pour la santé et les valoriser comme substituts de matériaux réutilisables pour les filières aval : travaux géotechniques, réhabilitation de berges, aménagements paysagés, etc.
  • des géosynthétiques multifonctions et actifs, combinant des fonctions de dépollution, de filtration, de drainage et de renforcement.

Le projet VALSSINNOV associe des spécialistes de l’ingénierie environnementale (ANTEA GROUP, chef de file, 45), des matériaux géosynthétiques (la société AFITEX, 28, et le laboratoire Géosynthétiques de l’unité RECOVER d’IRSTEA Aix en Provence, 13), de la gestion des sédiments (Voies Navigables de France, 62) et des Travaux Public et Génie Civil (VINCI Construction Terrassement, 92). « D’ici 2025, le consortium vise la valorisation de 20% des sédiments non dangereux et non inertes, en France. »

En savoir plus:
www.poledream.org/valssinnov